Casus Belli #2

Une semaine après la version PDF, je viens de recevoir la version papier du deuxième numéro de Casus Belli nouvelle formule. Et déjà, quelque chose me chiffonne. Si la quasi-totalité des magazines affichent sur leur couverture la période à venir et non celle qui vient de s’écouler, ce n’est pas sans raison : quand un magazine de ce genre a un peu de retard, on ne s’en rend pas trop compte, puisqu’il paraît tout de même dans la période indiquée. Dans le cas de CB, ça va être nettement plus compliqué, car quelques jours de décalage suffiraient à donner l’impression qu’il paraître avec un mois de retard. D’ailleurs, si je l’ai reçu en février, c’est grâce à cette année bissextile. D’aucuns diront que je chipote, mais quand on ouvre le magazine et que la première publicité pleine page qu’on a l’occasion de lire vante les mérites du festival de Cannes – qui a eu lieu il dix jours avant la parution du magazine – une forte odeur de poisson pas frais vient quand même nous chatouiller les narines (sans compter que les responsables dudit festival doivent être un peu contrariés s’ils ont payé un espace publicitaire…)

En commençant cet article, j’avais l’intention de procéder à un « décortiquage » en règle de ce magazine. Mais finalement, c’est un exercice aussi pénible à réaliser que fastidieux à lire. Je me contenterai donc d’un rapide survol de l’objet, en m’arrêtant sur ce qui m’a surtout marqué.

Un bon point pour commencer : les règles de Chroniques Oubliées s’étoffent un peu, tout en restant d’une simplicité exemplaire. Comme il s’agit de l’un des points qui m’ont poussé à m’abonner, c’est plutôt une bonne nouvelle. Je reste toujours sceptique sur la « compatibilité » avec D&D3 et Pathfinder, notamment à haut niveau, mais c’est tout de même sympa de disposer d’un système de référence. J’espère que nous aurons droit à un hors série compilant ce système en un seul volume, histoire de ne pas avoir à trimballer tous ses numéros de CB à chaque partie.

La partie actu/news/critiques et plutôt sympa et intéressante. Du moins pour tout ce qui touche au jeu de rôle, parce que je reste nettement plus dubitatif sur les critiques de livres/séries, même si je conçois qu’elle soient essentiellement destinées à montrer ce qu’un MJ peut y piocher et non à juger de la qualité intrinsèque es œuvres présentées.

Là où ça commence à se gâter, c’est dans l’article panoramique consacré à Pathfinder. Que Black Book Editions fasse la pub de son jeu-phare, c’est de bonne guerre comme je l’avais déjà reconnu dans la critique du premier numéro. Mais qu’ils essaient de faire croire que Pathfinder, c’est tellement différent de D&D3 (et surtout c’est mieux), là, ça commence à sentir la mauvaise foi. Et la présentation dithyrambique de Paizo, sorte de David du RPG combattant bravement le Goliath WotC, frise le ridicule.

Autre article qui m’a fait froncer les sourcils : la présentation de Maléfices. Si j’ai gardé un assez bon souvenir du jeu lui-même (auquel je n’ai pourtant que très peu joué), je ne connaissais pas l’auteur, et je l’ai découvert à travers l’interview proposée par CB. Et j’espère bien que cette interview est trompeuse, car elle donne du bonhomme l’image d’un individu vaniteux et méprisant, non seulement envers le reste du jeu de rôle (Maléfices étant apparemment le seul JdR valable au monde), mais aussi envers ses propres fans, qui risquent d’apprécier modérément les commentaires qu’il fait à leur sujet alors qu’ils soutiennent le jeu depuis deux décennies.

Cela étant dit, 256 pages, ça fait quand même beaucoup de lecture, même au format mook. Du coup, il y a plein de choses sympa dont je n’ai pas parlé (et d’autres moins sympa, mais c’est pas très grave). Pour pas très cher en plus. Alors si vous tombez dessus, n’écoutez pas les ronchonneries du vieil aigri que je suis, et achetez-le. Si ce n’est pour le jeu de rôle, faites-le au moins pour les pigistes qui ont besoin de vivre.

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