Hier soir, c’était bar à jeux chez Chamboultou. Du coup, on a joué. À des jeux. Et c’était drôlement bien. Mon camarade Régis est arrivé avec 7 Wonders, le jeu de cartes dont tout le monde parle depuis l’année dernière, qui rafle tous les prix un peu partout dans le monde, mais que nous n’avions pas encore eu l’occasion d’essayer. Du coup, tout le monde était très motivé pour un test et nous avons fait une partie à sept joueurs, dont un seul connaissait les règles et a donc été de corvée d’explication. Bon, comme c’est souvent le cas pour ce genre de jeu, les explications ont été quasiment plus longues que la partie qui a suivi, mais c’était bien quand même.
Premier constat : le jeu est magnifique. Les cartes sont superbes, et comme on n’arrête pas d’en poser sur la table, cette dernière devient rapidement un festival de couleurs. Et ça, c’est plutôt bien. Ensuite, le jeu est rapide (une fois qu’on a compris les règles, évidemment), et le système du draft (autrement dit je prends la carte qui m’intéresse dans un lot, que je passe ensuite à mon voisin) est plutôt amusant. Ces deux éléments m’ont permis de passer un agréable moment. Je serais nettement plus dubitatif en ce qui concerne les règles elles-mêmes. Je n’ai fait qu’une partie pour le moment, mais malgré mon habitude des jeux de civilisation, il ne m’a pas semblé véritablement possible de mettre en place une stratégie. Comme les drafts ne font qu’un seul tour de table, il est tout simplement impossible de deviner les cartes que l’on va pouvoir accumuler, et on joue donc un peu en aveugle. Notez que ce n’est pas désagréable : il y a toujours ce petit frisson qu’on éprouve en se demandant si l’un de ses voisins va nous laisser cette hypothétique carte dont on a besoin pour compléter notre série. Mais ça ne marche pas à tous les coups, et certains en ont fait les frais autour de la table en choisissant un développement qui leur a été impossible de poursuivre pendant la partie.
Deuxième regret : la seule interactivité entre les joueurs consiste à empêcher ses voisins de récupérer les cartes qui leur manquent en les prenant avant eux (même si elles ne nous servent à rien). C’est quand même assez limité. Bien sûr, on peut faire du commerce avec ses voisins, mais comme ils n’ont pas le droit de refuser ou de négocier, on ne peut pas vraiment parler d’activité. Et comme ces faibles interactions se cantonnent aux voisins directs, on n’a pas forcément l’impression de jouer avec tout le monde.
Bref, je reste sur l’impression que 7 Wonders est un bon petit jeu sympa, un vrai plaisir pour les yeux, mais qu’on aura vite fait le tour de ses possibilités tactiques.
Et sinon, on a fait une tentative de Caylus, qui s’est soldée par un lamentable échec au bout d’un tour de jeu (il faut dire que nous n’étions plus très frais, et j’étais le seul à connaître les règles). Du coup nous nous sommes rabattu sur Tobago.
Une chouette soirée, en somme.
Mea culpa, mea maxima culpa.
Contrairement à ce que ma première partie avait pu me laisser croire, 7 Wonders est loin d’être un jeu limité. Depuis que j’ai écrit cet article, nous avons fait de nombreuses parties, dans diverses configurations (nombre plus ou moins grand de joueurs, hardcore gamers ou casuals…) et le jeu est toujours aussi plaisant ! Voire plus, car une fois qu’on connaît bien le jeu et les différentes cartes, l’aspect stratégique de 7 Wonders se révèle complètement.
Bref c’est incontestablement devenu un de mes jeux préférés du moment.